CD 1: LES ÉCHOUÉS

FIN DES MONDES

Des dettes pour les nations
Les sourires du pognon
Sur les quais
Des villes épuisées
Toi tu cherches du blé
Pour te payer
Une vie à crédit
T'as le coeur dans la suie
Morne plaine
Non c'est pas Waterloo
C'est les quais des métros
Ouais c'est la chaîne
Des abonnements aux choses
T'as vu qu'est c'que ça cause
Aux gens la merde
Pour des printemps sans roses
Ils peuvent vendre mes proses
Je les emmerde

Quelques maîtres banquiers
Pour des millions de noyés
Dans les métros
Tous ces gens qui ont des rêves
Ces gens qui ne soulèvent
Que la croix sur leur dos

Pour vivre faut payer
Pour s'aimer faut payer
Pour mourir faut payer
Puis faut des assurances
Pour bien nourrir la panse
Du soufre spéculé
Et bien qu'ils crèvent tous
Puisqu'ils en veulent encore du courbe-échine
Ici même l'espoir
A le goût il faut croire
Du règne des machines

Si c'est la fin des mondes
Si c'est l'enfer
Si t'as le cœur qui tombe
Plus bas que terre
Si c'est la mort des rêves
Si tout n'est que poussière
Tu le sais quand on crève
Qui nous attend: les vers
Dis t'es pas révolté
De voir nos terres
Toujours en champs de blé
La culture des misères

Quai des métros
J'vois des bateaux
Dis comment sécher nos sanglots
S'évader au lever du jour
Pour nos amours le long des flots
Des navires sur des champs de blé
J'entends crier l'humanité
Allez viens on va s'faire une bière
Pour exploser nos découverts
Doigt levé à leur CAC 40
Ces univers au fond des fentes
J'emmerde Wall Street et les autres
Dits Dieu, pognon, tous les apôtres
On vend nos bonheurs à crédit
Des financiers aux boîtes de nuits
Puisque nos chairs sont aux enchères
Qu'on a baisé la Terre

C'est la guerre mon amour / Wall Street

Aux vagues emportant des pays
Aux grands patrons du tout pourri
A mon amour dans son caddie
Aux licenciés dans l'incendie
Aux viols collectifs des cultures
Au nucléaire dans la nature
Aux fils des ciments des campagnes
A nos enfants à nos compagnes
Aux laissés sur le bas-côté
Aux blessés des cours des marchés
Au gré des chômeurs des enclaves
A nos amours au fond des caves
Aux dictatures de nos réseaux
Ta vie de merde sur des photos
Aux politiques donnant leur cul
Travailler plus, travailler plus
Au peuple dansant pauvre con
Tous à bander pour du pognon
Pour des p'tits rois de la finance
Pour des guignols menant la danse
Des collabos aux communicants
Des transactions aux connaissants
Il faudra leur couper les couilles
Et puis tant pis si le sang coule
Ils sauront faire pousser les fleurs
Qui sait demain pour un meilleur
Tant pis s'il faut tout détruire
Sénateurs il faut reconstruire
Camarade banquier tu peux mourir
Moi je pisserai sur ta tombe
Puis j'y ferai l'amour à ma blonde

Fuck you Goldman Sachs fuck you / Wall Street

C'est la guerre mon amour

LES ÉCHOUÉS

Ils s’éteignent un matin
Dans le battant des foules
Ils ont le regard du vin
Quand parfois leurs yeux coulent
Ils n’ont pas de couleur
Pas de drapeau tendu
Alors ils trainent un peu
Comme des bateaux perdus

Ils ont l’habit du pauvre
Et le regard du roi
Ils n’ont pas de parti
Que leur gueule fatiguée
Dire qu’il y avait un temps
Le populaire chantait
Ils n’ont pas d’espérance
N’ont pas de poing levé
Sous les drapeaux ça danse
Le peuple bon marché
Ils n’ont pas la fortune
Et quand ils ont trop bu
Ils n’ont guère que leur main
Pour se pisser dessus

Les échoués

Faut qu’on nous mise sur les cotés
Y a plus la place sur les marchés
A ton regard perdu
On voit l’humanité

Les échoués le soir
Tu les verrais danser
Ceux qui font le trottoir
N’ont pas le cœur usé
Et s'il y a plus de soleil
Dans leur levé du jour
Il faut croire ici que nos règnes
Ont bouffé nos amours

Les échoués

BETTY

Tu pourras bien saigner mon cœur jusqu'au cœur de mon âme
Pour y planter la lame tu pourras bien Betty
Ouais tu pourras oui déchirer ma chère sur la peau en lambeaux
Aller de port en port me boire jusqu'à la lie
Quand on couchait la nuit jusqu'au lever du jour
Chevauchant des obliques d'où on ne revient pas
L'amour comme à la guerre
Tu pourras bien jouer encore les jeux de ceux qui font brûler l’essence qui font hurler silence
Puis qui donnent du sens à nos nuits
Et si l'amour est noir noir noir
Aussi noir que Betty
Allez va pour le désespoir
De mes nuits chez Betty
Et si s'aimer c’est noir noir noir
Si s'aimer c’est Betty
Allez va pour y voir l’espoir
De la revoir me dire
Vas-y ressers à boire

Tu pourras bien t'oublier dans des corps de la nuit aux aurores
Ouais dans tant d'autres lits tu pourras bien Betty
Bien sûr que je ramperai à tes pieds le cœur ensanglanté
De mon âme aveuglée qui redemandra toujours un peu plus d'amour
Ouais Betty tu pourras oui m’allumer encore comme on allume un feu
Pour allumer la nuit juste avant de l'éteindre
Betty ne m'éteins pas moi je resterai là sans un mot sans un bruit à écouter les cris
Qu'avec d'autres que moi toi tu feras
Betty c'est l'Amérique
Mais la bêtise en moins
C'est comme une nuit d'amour
Oui mais sans lendemain
C'est comme faire un sourire à la vie Betty
Betty c'est la beauté
Betty c'est infini
Betty c'est liberté
Betty c'est poésie
Ouais Betty c'est Betty
Et si l'amour est noir noir noir
Aussi noir que Betty
Allez va pour le désespoir
De la revoir me dire
Allez ressers à boire
Allez ressers à boire…

Ouais Betty dans les draps oh oui d’autres que moi toi tu trouves le port
Ouais Betty dans les draps c'est les autres qui sont les rois des amours mis à mort
Betty c'est l’Amérique
Mais la bêtise en moins
C'est comme une nuit d’amour
Ouais mais sans lendemain
C'est comme faire un sourire à la vie Betty
Betty c'est la beauté
Betty c'est infini
Betty c'est liberté
Betty c'est poésie
Et si l'amour est noir noir noir
Aussi noir que Betty
Allez va pour le désespoir
De la revoir me dire
Et si l'amour est noir noir noir
Aussi noir que Betty
Allez va pour le désespoir
De la revoir me dire
Et si l'amour est noir noir noir
Si l'amour c'est Betty
Et si s'aimer c'est noir noir noir
Si s'aimer c'est Betty
Allez ressers à boire
Allez ressers à boire

MARIE

Me laisse pas Marie
Dans ce triste bistrot
Au milieu des tempêtes
J'ai trop mal à la tête
Me laisse pas Marie
Enterré de cadavres
Enterré d'horizons
Qui ressemblent à des murs
Elle est où l'aventure?
Puis dis pas qu'c'est fini Marie
Qu’on a plus rien à se dire, pis qu'c'est tant pis
Qu'y a plus rien à écrire
Qu’y a plus rien à chanter
Plus rien à découvrir
Que t'as perdu l'envie, toi
Mais qu't'as l'envie d't'enfuir
Qu’t'as perdu ton sourire
Que t'as plus qu'des soupirs
Ca s'perd pas un sourire
Ca s'oublie seulement
Avec le temps

T'es trop jolie Marie
Bien plus jolie que Paris Marie
Bien plus belle que la nuit
Plus jolie qu'Arletty
Plus jolie qu'les enfants du paradis
Et puis t'es si bonne Marie
Avec tes seins qui pointent
Comme des cathédrales
Qu'on dirait Notre-Dame
On dirait les pyramides
Mais j'suis pas pharaon tu sais
Moi j'fais que des chansons pas gaies
Puis tu le dis si bien
Que c'est pas un métier
De chanter l'horizon
Puis qu’il faut une maison
Y a pas besoin de maison
Quand on a l'horizon

Mais si tu veux, Marie
J’me trouverai un boulot
J'serai banquier s'il le faut
Puis j''te gagnerai du fric
Puis on ira en Amérique
Dans la cale d’un bateau
Nous les désespérés
Nous les hommes échoués
Aller jusqu'à Broadway
Parce que t'aimes bien danser
Parce que j'aime bien chanter
Parce que j'aime bien t'aimer
Parce que j'aime bien pleurer
Parce que t'aimes bien danser
Parce que j'aime bien chanter
Parce que j'aime regarder
Ta jupe qui fait tourner mon monde entier
Dans la ville aux lumières
Sûr qu'on pourra se refaire
Des amours à bouffer
Mon monde entier

Réveille toi Marie
Le bistrot va fermer
Puis c'est même plus un bistrot
C'est même pas un radeau
À peine un cimetière
Réveilles-toi Marie
Le jour va se lever
Puis c'est nous les maudits
Puis c'est nous les pourris
Puis c'est nous les paumés
Allez vas-y Marie
Me dis pas qu'c'est fini Marie
Que j'suis là comme un con à parler aux statues
Auxquelles j'ai jamais cru
Allez salut Marie
Y’a mon cœur qui frémit
Et trop de temps perdu
À parler aux statues
Allez salut Marie
Y’a Broadway qui m'sourit Marie
Dans mon coeur y'a l’envie
Y'a Broadway à Paris
Allez salut Marie
Y’a Broadway qui m'sourit Marie
Dans mon coeur y'a l’envie
Y'a Broadway à Paris
Y'a Broadway à Paris

FAUT S'OUBLIER

Entre le marteau et l’enclume
Entre la rue et la fortune
Entre les tristes du trottoir
Entre le vent et l’illusoire
Entre le goudron et le ciel
Les tourtereaux les tourterelles
Entre les taxis sur leur terre
Entre tes os et puis ma chair
Entre nos corps et puis nos cœurs
Entre ton rire et puis mes pleurs
Entre les chats blancs les chats noirs
Entre les verres et les comptoirs
Entre l’ivresse et les sanglots
Entre les caresses et les crocs
Les passants miséricordieux
Entre les fois et les bons dieux
Entre nos crimes et puis nos cris
Et c’est fini les infinis
Entre la cuillère et puis la drogue
Sur les boulevards vont nos pirogues
Entre nous deux
Entre les feux
Entre les non dits de tes yeux
Entre les coups
Entre les clous
Entre les fous
Puis entre nous
Entre le printemps et l’hiver
Ce qui nous blesse ce qui est cher
Entre les fêtes et les défaites
Entre les temps et les tempêtes
Entre les je t’aime et les mots
Qui font chavirer nos bateaux
Entre l’océan et la plage
Entre la plume et puis la page

Faut s’oublier
S’évader
Se réchauffer
Avec des mots d’amour
S’oublier
Se déchirer
S’embrasser
Comme au dernier jour

Et si ce règne des choses
A bouffer jusqu’aux overdoses
Oh mais si ces deux là s'en foutent
Puisque s’aimer jamais ne coûte
Dans la rue aux mauvaises étoiles
Sur les avenues bateau sans voile
Les ivrognes aiment bien naviguer
Comme des soleils au champ de blé
Et si nos yeux aiment bien pleurer
C’est parce que nous nous aimons nous aimer

Faut s’oublier
Faut s’évader
Faut s’embrasser
Comme au dernier jour
Faut s’oublier
Nous déchirer
Nous réchauffer
Avec des mots d’amours

Entre les deux amants
C’est la vie qui s’incline
S’ils n’ont pas d’argent
C’est la pluie orpheline
Et ils font les enfants
Qui sauveront le monde
Des futurs au présent
Puisqu’à chaque seconde
Ils se disent des choses
Qui font tourner les terres
Il y a jamais de pauses
A leur chant des mystères
Ils sont beaux ils sont laids
De leurs cheveux plein de poux
Et pourtant qu’ils sont beaux
Ceux qui n’ont pas de dessous
Et si toi tu veux avec moi
Oui danser comme eux
Sur les toits sans l’abris
Avec moi si tu veux
Devenir roi du ciel
Toi reine d’un jour
Au lever du soleil
Pour sauver notre amour

Faut s’oublier
Faut s’évader
Faut s’embrasser
Comme au premier jour
Faut s’oublier
Se déchirer
Se réchauffer
Avec des mots d’amour
Faut s’oublier
Nous évader
S’embrasser
Comme au premier jour

LE GAZ

Tu t’es barrée comme ça
Comme la fumée d’une clope
Qui prend le large et la mer
Boire c’est du cyanure
Ton image qui se trame
Dans le train moi je traine les boulevards
Y a des vagues de toi
Et y a moi qui divague à l’âme
Comme un peu plus de sel sur la blessure
Des amoureux qui s’aiment sur le quai de la guerre
Des idées noires

Tu t’es barrée comme ça
Comme un homme à la mer
Parti dans la fumée
Oui mon cœur échoué
Tu t’es barrée comme ça
Comme un homme à la mer
Mais manque à mes cotés
Oui l’univers entier

Tu t’es tracée dans l’air comme une fuite de gaz
T’as laissé l’allumette entre mes mains ordure
Et c’est moi qui ai craqué
Et mon poing explosé dans le mur
Tu t’es tirée comme ça
Toi t’as tiré sur moi
T’as shooté en plein vol
J’ai gouté le bitume
Des rivières aux paupières
Et la mer qui me laisse l’amertume

Tu m’as laissé comme ça
Comme un homme à la mer
Parti dans la fumée
Oui l’univers entier
Tu m’as laissé comme ça
Comme un homme à la mer
Parti dans la fumée
Oui mon cœur échoué
Oui mon cœur échoué

J’ai allumé le gaz mais toi t’as pris le feu
Même pas de quoi me bruler la dernière cigarette
C’est mon cœur que tu fumes
C’est la nuit qui s’allume
Liberté dans l’effort tu brules mon regard
Quand tu montres ton cul
Quand tu te mets toute nue
Perdue sur les boulevards
Tu fais danser la rue
Dans les flammes dans les chiottes
Toi t’as jeté mon âme
C’est toi qui as mis le feu
Oui mais c’est moi qui crame
J’ai traversé la nuit
Et l’amour en vampire
Accroché à mon cou
La mélancolie
Tu reviendras peut être car on revient toujours
Et mon cœur à la fête en redemandera sans doute
Tu me laisseras comme ça
Comme un con sans abri
Comme on laisse derrière soi
Comme un chien dans la nuit

Tu me laisseras comme ça
Comme un con sans abri
Comme on laisse derrière soi
Comme un chien dans la nuit
Tu me laisseras comme ça
Comme un con sans abri
Comme on laisse derrière soi
Comme un chien dans la nuit
Tu me laisseras comme ça
Comme un con sans abri
Comme on laisse derrière soi
Comme un chien dans la nuit

INTO THE WILD

Et si on tentait l’Alaska
Pour redevenir homme
Au milieu des loups
Sentir l’eau du ruisseau
Entre les doigts
Si on quittait tout demain
L’aliénation à tout cet inutile
Si nous partions main dans la main

Into the wild

Si nous faisions comme lui
Celui qui a tout quitté
Pour les ours blancs
Pour regarder l’immaculée conception
Redevenir pour un moment
Celui qu’on a été un jour
Le jour où nous n’étions qu'élan
Qui apprend à marcher

Into the wild

Tu les as vus nos quotidiens
Nos portables et les câbles
Qui nous lient au cœur de l’humain
Les connexions dans leur cerveau
On a l’air de quoi toi et moi
Là perdus dans la fourmilière
Comme un poisson cherche de l’air
Des feux qui font plus de lumière
Si on fait pas l’Alaska
C’est qu’on aura trouvé en route
Un coin pour se poser nos âmes
Un petit bout du monde
Qui sera rien que toi et moi
Qui sera notre bout d’étoile
Celui que rien n’enlèvera
Celui qui fait qu’on tient

Into the wild

Je sais qu’on ne partira jamais
Que c’est bon de penser
Que l’univers est possible
Puisque tout ici
Nous est impossible
Il nous suffira de la route
Et du jour qui se lève
Pour donner lumière à nos nuits
Et l’univers aux infinis

LES FILS D'ARTAUD

A la fleur de mes nuits
Aux amoureux dans l'incendie
A tes yeux qui salivent
A ces choses qui arrivent aux horizons du soir
Pourquoi pas à l'espoir ?
A ces vins qui tiennent chaud
A nos ivres bateaux

Au plaisir au désir de tout quitter sur un soupir
Aux adieux aux toujours aux promesses aux amours
Aux noirceurs à nos cœurs
Aux lueurs à nos peurs
A ton cœur fatigué à nos travers nos libertés
A nos bouches essoufflées
A trop les embrasser

Aux bistrots résistants aux alternatifs enfants
Aux violettes au printemps aux obscurs
Aux arborescents
Aux navires échoués sur les trottoirs aux condamnés
A ces chants des esclaves
A ces océans sans rivage

Aux enfants de Truffaut à nous les fils d’Artaud
Aux amours sans chapelle aux nuits
A bouffer ton fiel au coin des abat-jours
Aux armes de nos amours
A nos sangs littéraires
A nous deux
A la Terre

Au siècle sans talent
Aux gloires pour des quarts d’heure de temps
A ton parfum de spleen
A s'aimer
Sous le chant du cygne
Aux sens des écritures aux fils des littératures
Aux pays sans frontière aux coups de marteaux sur les nerfs
Aux armées d'oubliés
A nous les désespérés
A nos cœurs écorchés à nos corps embrassés
A nos corps écorchés à nos cœurs embrassés

Le jour se lève et je ne vois
Que le silence aux horizons
Dans le jardin de mes enfances
Je crois qu'il est mort le pinson
Bien sûr ça ne sera pas rose
Mais les écorchures à nos mains
Nous garderons le souvenir
De mon pinson dans le lointain
Suivons le chant du vent des plaines
Il nous mènera au printemps
Et puis qui sait sur le chemin
Chanter le chant des partisans
Nous serons fiers nous serons un
Et notre sang sera du vin
Nos amours pour soigner la Terre
Nos infinis contre leur rien
Ami viens te joindre à la table
Oh non c'est pas celle du roi
Mais les âmes y sont solidaires
Et mon amour sera pour toi
Les vagabonds des soleils noirs
Au loin des villes sans lumière
Ont gardé au fond un espoir
Celui du loup dans les clairières
Notre étoile a le goût du souffre
Mais elle éclaire comme un millier
De chandelles en processions
Des oriflammes à l'horizon
Allumons-nous sous les grandes ourses
Non nous ne sommes pas funéraires
Nous sommes fils de la renaissance
Sous le drapeau des libertaires
Sous le drapeau sous le drapeau
Des libertaires

À NOS AMOURS

Tes rêves on a vendus
Tes poings ont trop
Serré les clous
A quoi tu penses?
A nos amours

Ces choses que t'as perdues
Au loin le couteau
Lancé vers le vide immense
A nos amours

Le siècle est mort
Mais puisque brûlent encore
Les soleils aux couleurs du sang
De nos amours

Au coin du feu
De tes yeux je me pose
Au gré des proses en testament
Pour nos amours

A nos amours

Quand le ciel s'est éteint à bruler trop
Quand les alcools mènent la danse
De nos amours

Quand la sève a quitté la terre
Les sanglots noyés les quais des métros
De nos amours

Quand les tambours fatigués ne battent plus
Que l'arrivée d'une autre guerre
D'un autre amour

A nos fragiles aux horizons pleurantes
Il parait que l'océan chante
Pour nos amours
Pour nos amours

A nos amours

Tes yeux ont trop mouillé ces navires fous
Qui ne savent plus où jeter l'ancre
De nos amours

Perdu le nord cherche les ports
Perdu le temps et les amis d'avant
Avant les amours

Des miettes bouffées pour des coeurs trop grands
Des navires fous sur l'océan
De nos amours

A nos peines à nos joies
A nos discours
A nos solitudes à nos rires
A nos amours

A nos guerres
Aux fragiles de nos contours
A nos sueurs sur les tambours
A nos amours

A nos étendards
A nous à nos tristes
A la force d'aimer toujours
A nos amours

A Dieu à tes yeux
Au brulant du feu
A nos tragiques à nos adieux
A nos amours

CD 2: SUR LES QUAIS

MARIANNE

Marianne
Parait qu'elle suce souvent des rois
Des drogues et puis des rêves en bois
Ton cœur à bouffer pour les chiens
Tu dis merci, je dis de rien
Perdu dans le coffre aux jouets
Je crois qu'on a perdu la clé
Marianne arrête un peu les joints
Et ta jeunesse au goût de rien

Marianne

Ton cœur a l'odeur du fumier
Sur la paille toi tu m'as laissé
Marianne un jour faudra régler
Les comptes de nos vanités
Des libertés qui mènent à quoi
Dis viens faire un tour dans les bois
Au goût des bouteilles à la mer
Des cendres à jeter pour la Terre

Marianne elle est fumeuse de joints
Marianne elle a viré putain
Marianne elle chante sur les chemins
Marianne elle a vendu l'humain

Le long du béton des cités
Marianne elle est fumeuse de joints
Est-ce que tu vois les fleurs pousser ?
Des cris Marianne elle entend rien
Marianne aime bien sucer les rois
Des sourires en argent toujours
Marianne elle dit n'importe quoi
Aux miséreux sous les tombeaux
Marianne elle chante sur les chemins
Marianne elle couche sous les ponts
Marianne elle a vendu l'humain
Marianne voudrait du pognon
Marianne elle oublie son Histoire
Marianne elle a bradé culture
Pour des connexions en dollars
Marianne elle a pas de futur
Et moi qui suis là comme un con
Marianne elle se fout bien de moi
A mettre ton nom dans les chansons
Marianne toute avalée en bas
Triste pays puis triste toi
Marianne je crois qu'on ne s'aime plus
Allez mon amour finis-moi
L'acide dans le pain perdu ?

Tu peux brûler mon corps
Jusqu'au lever du jour
Aux sueurs de nos amours
Et si l'amour est mort
Et si l'amour est mort
Et si l'amour est mort

Puisqu'entre nous deux c'est fini
Marianne
Je crois que t'as pas bien compris
Marianne
Tu manques trop de rock and roll
Puis t’as pris un peu trop les drogues
T'as le sourire de corbillard
Et les manières de communion

Ta jeunesse a la gueule des vieilles
Y'as trop de triste dans les chansons
Tu dis que l'amour sent le ciel
Moi je dis qu'il sent le goudron
Un jour on te pendra c'est sûr
Pour des lumières sur nos futurs
La rivière est contaminée
Par nos cultures, par nos engrais
Derrière les murs de la cité
Est-ce que tu vois les fleurs pousser ?
Est-ce que tu vois les fleurs pousser ?

Marianne elle aime bien les menottes
Marianne elle couche avec mon pote
Marianne elle est un peu sado
Marianne est folle dans les métros
Marianne tuerait les sans-abris
Marianne elle a mis nos têtes à prix
Marianne elle simule tout le temps
Marianne a vendu ses enfants
Marianne s'est crashée en bagnole
Parait qu'elle aimait bien les vols
Démocratie c'est fini
On t'a pendue au pilori
Marianne elle aime faire la salope
Marianne le solidaire aux chiottes
Marianne elle fait n'importe quoi
Allez viens faire un tour dans les bois
Je crois que Marianne est morte
Sur l'autel des libertés
Pourvu que le diable l'emporte
Faut la brûler sur le bûcher
Faut la brûler sur le bûcher
Faut la brûler sur le bûcher
Faut la brûler faut la brûler
Allez roulez allez roulez
Allez roulez allez roulez
Allez roulez allez roulez

SUR LE QUAI

J'étais là sur le quai
Et mes bras sur du vide
Ne se refermeront
Que sur toi mon amour
Le bateau qui s'en va
Toi qui tournes la tête
C'est toi qui prends le large
Ouais mais c'est moi dans la tempête
Allez que les houles m'emportent
Au loin des amours mortes
Qu'elles rapportent mon amour
Qu'ils reviennent mouiller à ma porte
Mon cœur transi mes mains qui tremblent
Mes yeux qui fuient va comprendre
Aux océans, le ciel en pleure
Et moi et moi et moi qui meure

Crucifié sur un quai
J'étais là crucifié
J'étais là sur le quai
Pour une pauvresse en bois
Allez que les houles m'emportent
Et puis même si l'amour est mort
Qu'elles rapportent mon amour
Qu'ils reviennent mouiller à ma porte
Les embrouilles dans mes brouillards
À whisky quand il est tard
Mes lèvres saignent et moi je meure
Faut jamais écouter son cœur
Allez que le bateau revienne
Moi sinon j'y vais à la nage
Dans les sanglots je me noie
Toi dis moi que tu reviendras
Le vieux port est trop vieux
Et moi je suis trop moi
Là pour finir en amoureux
Ouais d'à peine une moitié de moi

Allez Damien reprends ton cœur
Tu sais qu'elle ne reviendra pas
Qu'elle t'a laissé pour un soldat
Revenant du combat

Notre amour était Titanic
Et elle elle s'appelait Méduse
Et moi j'ai même pas de radeau
Et dans les yeux que des sanglots
Alors je suis là sur le quai
Là sur le quai du naufragé
Moi Damien là sur le quai
Mais dis moi tu deviens réelle

Sur le quai du naufragé
Moi j'étais là sur le quai
Sur le quai du naufragé

Comme un fou qui délire
Là comme un fou sur la digue
Je vois ce bateau qui s'en va
Et moi et moi je reste là
Comme un fou qui délire
Là comme un fou sur la digue
Je vois ce bateau qui s'en va
Et moi et moi qui reste là

Mon cœur qui saigne son prénom
Ma bouche qui balbutie son nom
A regarder le ciel en pleure
Et moi et moi Et moi qui meure
Mon Dieu mon Dieu je t'en supplie
Allez que le bateau revienne
Mon amour est parti
Y'a trop d'adieu dans les je t'aime
Mon dieu mon dieu je t'en supplie
Laisse pas mes yeux dans leur sueur
D'ici ma putain est partie
Dis moi pourquoi pourquoi je meure

Allez Damien ressers ton vin
Allez Damien noie ton chagrin
Pis reviens voir les filles de rien
Celles qui ont le cœur entre les reins
Mais le Damien lui n'entends rien
A croire qu'il aime bien les chagrins
Croire qu'il aime bien rester là là sur le quai
Pour des putains
Elle s'appelait amour
Moi je m'appelais pleure toujours
Pleure toujours là sur le quai
Cimetière des naufragés
A croire que Damien aime bien ça
Mourir mourir
Mourir pour toi
Pauvre de lui, pauvre de moi
Toi dis moi que tu reviendras

Un jour un jour sur un quai
Un jour comme quand on s'est aimé
Dis moi qu'encore on s'aimera
Mais des amours de naufragés

Un jour un jour sur un quai
Un jour comme quand on s'est aimé
Dis moi qu'encore on s'aimera
De ces amours de naufragés

Notre amour était Titanic
Et elle elle s'appelait Méduse
Et moi j'ai même pas de radeau
Et dans mes yeux que des sanglots
Alors je suis là sur le quai
Là sur le quai des naufragés
Moi j'étais là sur le quai
Putain moi j'étais sur le quai

Tu t'appelais Méduse
Elle s'appelait Méduse

LÉGIONNAIRE

J'parle mal au feu les manières
Moi j'ai les manières des légionnaires
De ceux à l'aube qui sont partis
Non moi je ne pleure plus pour les filles
J'aime quand la viande est crue au diner des familles
Moi j'emporte toujours mon whisky
Dans les clubs à putains pour bourgeoisie
Moi j'aime les festins au goût de toi
Et les combats de rue quand le peuple est mort
Toi t'as vu mon visage au fond des reins
Celui qui crie la rage en serrant le poing
La bouteille à la main, du whisky

Dans mes yeux les sanglots
Tu peux chercher
Des amours, leurs tombes
Tu peux creuser
Je ne suis pas de ceux qui finissent sous terre

Pour un morceau de viande au goût d'enfer
Qui mis au fond des livres (?) et rivières
Et nos bateaux dessus qui chavirent
Regarde les ils coulent ensanglantés
Dans les yeux de ceux qui ont trop aimé
Leurs bouches imbéciles
Mo je chante à la gloire des sans-paroles
Ceux qui ont des prénoms sur leurs épaules
Je suis frère de marin je suis fils de la chair
Moi j'aime quand ça crie quand ça soufre
Moi j'aime bien quand on sent dans le gouffre
Jusqu'au bout de l'enfer la violence des guerres
Oui

Dans mes yeux les sanglots
Tu peux courir
Et des amours, leurs tombes
Tu peux mourir
Je ne suis pas de ceux-là qui courent après Dieu

Allez resserre ton vin que je me crame
Le calva à mon cœur fera la flamme
De ceux qui parlent mais sans dire
Ils peuvent tous mourir ça ne me dit rien
Ils peuvent se remplir de leur mauvais vin
Les regards sont si pauvres ici
Oui

Surgissant de la plaine un bateau viendra
Et loin des amours chiennes il m'emportera
Le légionnaire à l'aube est parti
Puis avec celles qui ont trop fait la fête
Je serai disparu dans la tempête
Naufragé de mon whisky

Des sanglots dans mon verre
Coulent des amours des légionnaires
Oui
Aux quatre coins des terres
Les filles sont folles des légionnaires
Oui
Dans les bras qui se serrent
Sur que l'amour est meurtrière
Oui
Des sanglots dans mon verre
Les amours folles des légionnaires
Oui
Que je brûle en enfer
Que nos amours soient meurtrières
Allez

Allez resserre ton vin que je me crame
Le calva à mon cœur fera la flamme
Ils peuvent tous mourir ça ne me dit rien
Ils peuvent se remplir de leur mauvais vin
Surgissant de la plaine un bateau viendra
Et loin des amours chiennes il m'emportera
Le légionnaire à l'aube est parti
Le légionnaire à l'aube est parti
Et puis avec celles-là qui ont trop fait a fête
Je serai disparu dans les tempêtes
Naufragé dans mon whisky

WEBCAMS DE NOS AMOURS

Je crois que le computer pleure
Je crois qu'il a brisé son cœur
Dans les mémoires des disques durs
Que reste-t-il des aventures ?

Elle avait les yeux des pixels
Dans son vulgaire je trouvais belles
Les secondes à la regarder
Sous son ombrelle se dénuder

Ca y est j'ai mis le complet bleu
J'ai préparé ma carte bleue
J'ai rendez-vous avec les filles
Aux yeux de computer qui brillent
J'aime bien quand elles se déshabillent
Leurs seins pendus à mes guenilles
Faudrait jamais se dire adieu
Faudrait pas tomber amoureux

Mais moi j'suis tombé en amour
Alors tous les soirs je la vois
Eva, Maria, ou qui que ce soit
Sur le canapé en velours

Elle me montre tout rien qu'à moi
Elle retire doucement ses bas
Et moi je vous jure je la crois
Quand elle me murmure tout bas
Sur les webcams de nos amours
Nous deux on s'est dit pour toujours
Moi j'avais mis mon complet bleu
Quand j'étais tombé amoureux
D'une dénudée pour les réseaux
D'une écriture cherchant ses mots
Pour donner au peuple la trique
Y'a des codes barre philanthropiques

Des seins pendus au fil des jours
Elle vend son cul sur les carrefours
Elle m'a piqué ma carte bleue
Des pixels au fond de ses yeux
Mais j'ai perdu la connexion
Alors je suis là comme un con
Des lumières dans les contre-jours
Mon amour est parti toujours

J'voudrais l'emmener au soleil
J'voudrais l'emmener loin des foules
Des échoués du virtuels
Perdus dans le battant des houles
J'voudrais lui dire qu'elle est trop belle
Et puis tant pis si mes yeux coulent
Dans mon cœur elle a mis du ciel
Du magnifique sur les carrefours

Les autres ils disent que je suis fou
Je chante son nom dans les bars
Mais les autres tu sais moi je m'en fous
J'ai dans l'espoir de la revoir
Un jour au coin mon Estonnienne
D'une rue elle me dira bonjour
Comme un navire au fond des plaines
Elle me refera voir l'amour

J'aime bien quand tu te déshabilles
Aux yeux du computer qui brillent

J'aime bien quand tu te déshabilles
Aux yeux du computer qui brillent

Sur les webcams de nos amours
Sur les webcams de nos amours

Sur les webcams de nos amours
A quand l'odeur à quand l'amour
De mes yeux noyés dans les tiens
A quand le toucher du parfum
Des concerts sur ton téléphone
Et puis les conneries que tu fredonnes
Venez cultures, venez matières
Elles ont bâti nos éphémères
Sur les webcams de nos amours
Te m'éprends pas moi je veux bien
Jeter ma flamme au grand néant
Du tout gratuit qu'on vend plus rien
Sur les webcams de nos amours
Pixelisant cri au secours
De fréquences cherchant le jour
Sur les webcams de nos amours
Allez reviens noyer mes peines
Mes solitudes en mornes plaines
Allez reviens faire les amours
Sur les webcams de nos amours
Allez reviens toi mon naufrage
Allez reviens ton beau visage
Allez reviens faire les voyages
De ces océans sans rivages

Et si solitaires sont nos fiels
Des virtuels au goût du ciel
D'entre toutes les putains du net
Les disparues dans les tempêtes
Moi je cherche comme un naufragé
Mais comment faire pour la retrouver
Ce corps perdu dans la tempête
Mon amour est parti toujours
Sur les webcams de nos amours
Mon amour ô mon amour
Parti bouffer dans la matrice
Mon amour était classé X

MA PETITE COUTURIÈRE

Ma petite couturière
Elle est pas haute couture
Mais faut voir quand elle coud
Des ourlets à mon cœur

Ma petite couturière
Elle connait les mesures
De mon cœur éperdu
Là dans la fourmilière

Des trous dans les tricots
Et les bas qui s'effilent
Au fil du temps tu vois
Passer sur la machine
Finis les travailleuses
Bonjour les plasticiennes
L'heure est aux dépensières
Aux abeilles en guêpières

Faut jeter les bobines
Oui le film est fini
Du temps des gabardines
Faut laisser ton boulot
Pour d'autres ouvrières
Pour d'autres solidaires
Dans d'autres fourmilières
A d'autres couturières
Y'a des œillets perdus
Pendants aux boutonnières
Quand les points de couture
Tournent aux points de suture

En ligne les brodeuses
C'est le temps des chômeuses
C'est l'heure de rendre la blouse
De tremper les mouchoirs
Habillez les jupons
Sur en fichu de paille
Puisque tous les patrons
Nous laissent sur la paille

Ma petite couturière
Elle est pas haute couture
Elle est prête à porter
Le monde à bout de bras

Ma petite couturière
Elle connait les mesures
De mon cœur éperdu
Là dans la fourmilière

Fini le temps des cerises
Des écharpes pour deux
Dire que même à l'usine
Il faudra dire adieu

Merci bien mon bon maitre
Merci bien mon monsieur
De m'en donner toujours
De quoi pisser par les yeux

Ils ne parlent pas pour nous
Ils nous vendent l'âme et c'est tout
Ils sont bons qu'à promettre
Et nous bons qu'à nous faire mettre
Ouais l'aiguille s'est plantée
Dans le cœur des copines
Jetez les dés à coudre
L'avenir s'est cassé
Les lacets à nos cœurs
Les chaines à nos chevilles
Finies les fleurs en boutons
Planquées dans les bustiers

Ma petite couturière
Elle est pas haute couture
Mais faut voir quand elle coud
Des ourlets à mon cœur

Ma petite couturière
Elle connait les mesures
De mon cœur éperdu
Là dans la fourmilière

De mon cœur éperdu
Là dans la fourmilière

Ma petite couturière
Ma petite couturière
Ma petite couturière
Ma petite couturière
Ma petite Ma petite Ma petite couturière

Ouvrier l'ombre est le cœur de nos vies
Qu'on a laissé saigner dans le fond des gouttières
Toujours sur les avenues
Les révolutionnaires tendent la main
A des gens qui n'en pensent pas moins
Toujours sur le métal hurlant des machines
A l'usine
Elle retourne au charbon
Elle retourne à la mine
Ma jolie figurine
Elle rassemble elle nous serre les boulons
Elle est pas haute couture
Elle est prête à porter
Le monde à bout de bras
Ma petite ouvrière
Elle va (dans) la fourmilière
Elle retourne à la lutte

Puisque tout tourne ici
Oui oui à la folie
Puisque tout tourne ici
Oui oui à la folie
Oui oui oui
A la folie
A la folie
Oui oui oui
A la folie
A la folie

Dans le suppôt bourgeois
Si c'est plutôt Versailles
Qui fait la rébellion
Rock'n'roll de grands-mères
Ouais si c'est pas l'époque
Où rêvent des camarades
Oh solidaire ami
Si c'est pas la tendance
Si l'époque est fashion
Tous les soirs au charbon
Quand ça sent la misère
Moi c'est vrai que j'préfère
Toujours sur la machine
Ma petite couturière
Elle resserre les boulons
Dire qu'on en vient à regretter
Le travail à la chaine
Pour des pays plus chauds
Pour des pays moins chers
Pour des pays plus beaux
Ouvrière s'est perdue
Cherche reconversion
Le patron a fermé
Tous les champs de cotons

Le patron a fermé
Tous les champs de cotons

Le patron le patron le patron

JE SUIS UN ÉTRANGER

Aux rêves de douce France
Les enfants de l’exil
Des charters en partance
Aux politiques asiles
Des solidaires ici
Ont des airs de désir
La montre à ton poignet
Moi je vole à la tire
Valeureux roi financier
Et cynisme au sourire
Nous construisons des murs
Tu construis l’avenir
Dans des villes d’enclave
Peur dans les métros
Sous le chant des esclaves
Sous l’envole de l’oiseau

Je suis un étranger
L’orage est mon pays
Je n’ai pas de monnaie
La route est mon amie

Nous civilisations
Toi les camps à Calais
Nous les désillusions
Toi le béton armé
Nous trop vieilles cultures
Toi petite ouvrière des villes
Nous réserver c’est sûr
Toi l’enfer des bidonvilles
Nous les collaborants
Des Babylone en argent
Nous les prostituants
Toi l’œil du printemps
Nous les voleurs de terres
Toi fils de tyrannie
De nos pétrolifères
Toi boire l’eau des pluies

Je suis un étranger
L’orage est mon pays
Je n’ai pas de monnaie
La route est mon amie
Je suis un étranger
Et tel est mon chemin
J’ai brulé les papiers
J’ai partagé mon vin

Pour ramasser les poubelles
Toi travail aux aurores
Nous regarder le ciel
Toi courber le corps
A l’espoir à la cave
Toi tu coules des sueurs
Sous les chants des esclaves
Aux profits des sans cœur

Tous sans papier
Tous sans patrie
Tous fils d’un étranger
Tous fils de l’incendie
Dis pourquoi douce France
Je ne vois qu’ignorance
Des fascismes à outrance
Pays de nos enfances

Nous sommes des étrangers
La Terre est notre pays
Nous n’avons pas de monnaie
La route est notre amie
Nous sommes des étrangers
L’orage est notre chemin
Faut bruler tes papiers
Faut partager ton vin

PLANCHE À ROULETTES

Mes rêves dans la tête
Et le monde à mes pieds
Sur ma planche à roulettes
Je suis le chevalier

Guidés par la lumière
Des continents de feu
Sous les hélicoptères
Nous traçons tous les deux
Une ligne infinie
A traversé le ciel
Au sein de l'incendie
Survivra l'hirondelle
Course entre les buildings
Nos âmes suicidaires
Rockslide sur le parking
Jusqu'au cœur de l'artère

Voilà que tu m'embrasses
Et que tout devient beau
Que la planche à roulettes
Ressemble à un bateau

Que le macadam
Redevient l'Atlantique
Que deviennent nos âmes
Océan Pacifique

Nous voilà dans la foule
Des cracheurs de feu
Emportés par la houle
Emportés par tes yeux
Nous jouons du tambour
Sur le corps de l'enfer
Pour jusqu'au petit jour
Faire l'amour à la Terre

Mes rêves dans la tête
Et le monde à mes pieds
Sur ma planche à roulettes
Je suis le chevalier

Je fais le tour des Terres
Sur mon morceau de bois
J'ai le cœur en hiver
Le ciel est à moi

Là c'est moi qui t'embrasse
Solidaire de la ville
A ce temps qui se casse
Toi t'as les yeux qui brillent
Des Amériques au loin
Sur des quais d'espérance
Des diseurs de chagrin
Pour la foule qui danse
Les enfants du ciment
Les enfants de campagne
Au tourbillon du temps
Tu cherches une compagne
Des fins du monde à voir
Moi je vais solitaire
Des clous dans mes espoirs
Et par delà les mers

Mes rêves dans la tête
Et le monde à mes pieds
Sur ma planche à roulettes
Je suis le chevalier

Je fais le tour des Terres
Sur mon morceau de bois
J'ai le cœur en hiver
Le ciel est à moi

Un nouveau jour se lève
Aux lumières de la ville

A l'espoir qui s'élève
Toi t'as les yeux qui brillent

Nos deux cœurs qui s'embrassent
Et tout qui devient beau
Et la planche à roulettes
Qui ressemble à un bateau
Et puis ce macadam
Qui devient l'Atlantique
Nos âmes qui se noient
D'océan Pacifique

Quelle que soit la tempête
Et la Terre brûlée
Mon vin sera le tien
Des filles et des conquêtes
Si ton cœur est blessé
Mon vin sera le tien
Quel que soit le pays
Quel que soit le destin
Le mien sera le tien
Quelles que soient ces amours
Qui se perdent en chemin
Le mien sera le tien

Nos rêves dans la tête
Et le monde à nos pieds
Sur nos planches à roulettes
Nous sommes les chevaliers

Guidés par la lumière
Des continents de feu
Sous les hélicoptères
Nous traçons tous les deux
Une ligne infinie
A traversé le ciel
Au sein de l'incendie
Survivra l'hirondelle
Course entre les buildings
Nos âmes suicidaires
Rockslide sur le parking
Jusqu'au cœur de l'artère

Mes rêves dans la tête
Et le monde à mes pieds
Sur ma planche à roulettes
Je suis le chevalier

Je fais le tour des Terres
Sur mon morceau de bois
J'ai le cœur en hiver
Le ciel est à moi

Tes rêves dans la tête
Et le monde à tes pieds
Sur ta planche à roulettes
Tu es le chevalier

Tu fais le tour des Terres
Sur ton morceau de bois
T'as le cœur en hiver
Et le ciel est à toi

T'as le cœur en hiver
Et le ciel est à toi

ROIS DEMAIN

Quand tu prendras la mer
Elle sera sémaphore
Quand tu verras la terre
Elle deviendra le port
Quand t’auras plus le ciel
Elle sera ton étoile
Comme un point de lumière
Vient éclairer la toile
De peintures en dessins
On dessine nos vies
On s’ébat dans l'essaim
Dans l'essaim on s’écrie
On crie tout notre amour
A ceux qui n’entendent pas
A chanter sur les toits
Sur qu’on cherche sa voie
Elle fera couler ruisseau
Quand t’auras plus les armes
Quand tes yeux n’auront plus
Oui, qu’à sonner l’alarme
Quand l’horizon devant
Ne sera que la plaine
Elle deviendra colline
Elle deviendra la cime
Quand tu chercheras trop
Oui, à quoi tout ça rime
Quand t’auras tout vendu
Ton âme et ta sublime
Elle te fera les gestes
Qui font les poésies
Et puis qui sait dedans
Oui ce qui fait la vie
Qu’importe les chemins
Que nous prendrons ensembles
Qu’importe sous quels cieux
Seront nos mains qui tremblent
Et puis si la vieillesse
Vient frapper à la porte
C’est qu’on aura vaincu
Ce temps qui nous escorte
Je serai avec toi
Combattant impossible
Je t’apprendrai à voir
Ce qu’on garde invisible
Et s’il faut que chaque jour
Je devienne soleil
Pour éteindre la nuit
Pour éclairer ton ciel
Oui nous serons rois demain
Mon amour toi et moi
J’irai chercher de l’or
Pour chacun de tes doigts
Et quand les océans
Te monteront aux cils
J’irai au fond des mers
Du noir de tes pupilles
Et s’il faut que chaque jour
Je devienne soleil
Pour éteindre les nuits
Pour éclairer ton ciel
Nous serons rois demain
Mon amour toi et moi
J’irai trouver de l’or
Pour chacun de tes doigts
Et quand les océans
Viendront noyer nos terres
Nous suivrons les printemps
Nous suivrons la lumière
Oui quand les océans
Viendront noyer la terre
Nous serons le printemps
Nous serons la lumière

CD 3: MESSINE

AUX ENCRES DES AMOURS

Toi tu dis fuis moi je te suis
Moi je dis suis moi je te fuis
Si cet écrit s'arrête ici
Oui nos amours, mélancolie
Devant la porte des adieux
Moi je soupire toi t'es sourire
En secret mon cœur amoureux
Fais moi l'amour mais sans le dire
Toi tu disais prends garde à toi
Nos comédies virent au tragique
Si l'amour est un opéra
C'est parce qu'il doit rester comique
Pas de ces stupides béantes
Pour se montrer comment qu'on s'aime
Faut des sourires en déferlantes
Y a trop d'amour dans les je t'aime
Aux encres des amours
Les navires se déchirent
On croit qu'on s'aimera toujours
Avant de voir l'autre partir
Avant de voir l'autre s'enfuir
Dans les bras d'un autre navire
Mon amour tu sais j'ai beau fuir
Mon amour je t'aime à mourir

Toi tu dis fuis moi je te suis
Moi je dis suis moi je te fuis
Si nos destins se séparent ici
Oui nos sourires, mélancolie
Si c'est notre dernier tango
Si c'est notre dernier soupir
Puis si c'est notre dernier mot
Fais moi l'amour mais sans le dire
Toi tu disais prends garde à toi
Y a des couteaux dans nos sourires
Si l'amour est un opéra
Si se conjuguer c'est s'écrire
Que reste-t-il des imparfaits
De nos présents, de nos futurs
Sous le Pont-Neuf les corps de ceux
Qui recherchaient une aventure

Quand elle m'a crié la sentence
Je crois que j'ai pas bien compris
Mes pulsations en longs silences
Nos respirations en sursis
Ecrites aux encres des amours
Y a des rasoirs sur les velours
Qui sous le pli de la tendresse
Nous rappellent à ceux qui nous laissent
Aux encres des amours
Mais nos amours ont jeté l'ancre
On croit qu'on s'aimera toujours
Mais toujours en condoléances
S'écriront les derniers voyages
De ceux qui s'y sont vus trop grands
De ce navire gonflant la liste
Des disparus des océans

Aux encres des amours
Les navires se déchirent
On croit qu'on s'aimera toujours
Avant de voir l'autre partir
Avant de voir l'autre s'enfuir
Dans les bras d'un autre navire
Mon amour tu sais j'ai beau fuir
Mon amour je t'aime à mourir

Amour je t'en prie reviens moi
Toi qui sait faire mes yeux sanglots
Puis si mon cœur en a dit trop
Puis si l'amour est un fardeau
Toi tu dis fuis moi je te suis
Et moi je suis triste sans toi
Et moi je suis le triste mort
Là tout seul dans mon opéra
Allez tue moi mon amour
Allez tue moi qu'on en finisse
Mets le couteau dans le velours
Allez fais moi de ces sévices
Laisse moi mourant sur le sol
Puis s'il faut rendre l'amour fol
Laisse moi ivre mort d'amour
Pour s'aimer comme au dernier jour
Allez tue moi mon amour
Allez tue moi qu'on en finisse
Mets le couteau dans le velours
Allez fais moi de ces sévices
Allez tue moi mon amour
Oui mon amour allez tue moi
Oui mon amour allez tue moi
Allez tue moi

MESSINE

J’aurais aimé t’aimer
T’emmener à Messine
Te suivre à La Rochelle
Te faire voir mon Roubaix
Oui mais je n’ai pas su
Attraper le bateau
Un instant j’avais cru moi
Voir la mer à Roubaix
Alors tant pis Messine
En tous cas avec toi
Alors tant pis Venise
Alors tant pis pour toi
Dans les doigts qui a filé
Moi je suis sans regret
Les pavés de Roubaix
Toi t’aurais pas aimé

J’aurais aimé te prendre
Comme on prendrait la mer
Comme on ferait la route
Juste pour le plaisir de s’la faire
Connaître l’inconnu
Se dire que c’est possible
Qu’à chaque coin de rue
On peut toucher la cible
Qu’on peut se faire la belle
Oui jusqu’au bout du monde
Et qu’à chaque seconde
On peut trouver l’amour
Qu’avec lui rien n’est impossible
Qu’avec lui on peut tout faire
Des sourires à nos sanglots
Et à Roubaix la mer

Viens on va s’faire Venise
Ouais chez toi ou chez moi
Viens on va s’faire Venise
Moi je s’rais italien et toi tu seras toi
On a pas besoin d’Paris
De Messine ou d’ailleurs
Les pavés de Roubaix tu sais
C’est assez pour s’aimer
Car Venise ouais c’est toi
Et Roubaix ouais c’est moi
C’est la belle et la bête
Comme il dit c’est le rouge
Et le noir pour qu’un ciel flamboie
Amour prends mon amour
Et laissons aux touristes
Oui la mort des musées
Car mieux que Michel-Ange
Et ben oui y a tes fesses
Dans lesquelles je me confesse
Parce que c’est toi Venise
Parce que c’est toi mon église
Parce que c’est toi mon Louvre

J’aurais aimé te prendre
Comme on prendrait la mer
Comme on ferait la route
Juste pour le plaisir de s’la faire
Connaître l’inconnu
Se dire que c’est possible
Qu’à chaque coin de rue
On peut toucher la cible
Qu’on peut se faire la belle
Oui jusqu’au bout du monde
Et qu’à chaque seconde
On peut trouver l’amour
Qu’avec lui rien n’est impossible
Qu’avec lui on peut tout faire
Des sourires à tes sanglots
Et à Roubaix la mer

LES MAGNIFIQUES

Ils ont les yeux des funéraires
Toujours près à sauter d'un pont
On dirait que toujours misère
Et la tristesse sont leurs prénoms
Ils sont écorchés dans l'écorce
Y a toujours un amour perdu
Gravé au couteau dans la sève
De leurs yeux qui ne comprennent plus
Ils ont les yeux des mortuaires
Et le pas lourd des processions
On dirait que toujours l'enfer
Sera toujours dans leurs chansons
Ils ont les yeux des trop avides
Et puis la force des fragiles
Ils ont le partage cupide
De ceux qui s'y partagent trop
Dans les cafés pour les corbeaux
De l'amour quand ils jouent l'apôtre
Les magnifiques ils parlent trop
Et même quand ils ont l'air stupide
C'est d'impudeur qu'ils sont beaux
Et de partage qu'ils sont cupides
Quand ils se déversent en sanglots
Les mots sont souvent inutiles
Bien sur qu'ils mentent comme ils respirent
Quand ils se jurent des avenirs
Car ils savent trop bien ce que l'amour ici
Fait à ceux là qui s'aiment
En séparant les corps
Elle leur donne pas la mort
Elle leur reprend la vie

Oui les navires échoués
Se ramassent à la pelle
Et toi tu leur ressembles
Quand tu dis que tu m'aimes
Tu finiras bientôt
Déchirée par les flots
Qu'y noieront d'ouragans
Dans tes yeux les sanglots

Quand ils s'unissent dessous les cieux
Quand ils se bavent par les yeux
Ils se parlent de ces amours
Qui font faire les tristes chansons
Ils ont des airs de religieux
Quand ils se disent leurs prénoms
Ils se disent qu'ils seront éternels
Et pire encore ils le croient
Qu'ils emporteront dans la tombe
Leur cathédrale sera le monde
Puis ils finiront comme tout le monde
Oui bien seuls à pleurer pour l'autre
Dans le bouillon des déferlantes
Dans le tourbillon des pleurantes
Dans le mourant des amours mortes
Au gré du temps qui nous escorte
Ils se déversent, ils me dégoûtent
Et pourtant putain qu'ils sont beaux
Que même leur bêtise fait bien
Oui qu'elle fait bien sonner les mots
Qu'on dirait les musiques
Que j'ai jamais su faire
Qu'on dirait que Paris
A été fait pour eux

Les magnifiques sont magnifiques
Quand ils se chantent leurs cantiques
Au Pont des Arts y a des regards
Qui font que la vie semble belle
Mais la vie est cruelle
Et elle bouffera bientôt
Les promesses aux promises
Par dessus le bateau

Oui les navires échoués
Se ramassent à la pelle
Et toi tu leur ressembles
Quand tu dis que tu m'aimes
Tu finiras bientôt
Déchirée par les flots
Qu'y noieront d'ouragans
Dans tes yeux les sanglots

Les navires échoués
Se ramassent à la pelle
Ils sont beaux ils sont tristes
Quand ils se jurent le ciel
Alors ne jure rien
Ne dis rien mon amour
Et laissons faire la nuit
Jusqu'au lever du jour

Quand soudain l'un d'entre eux
Décide d'en finir
Car toujours dans la vie
L'un doit partir avant l'autre
Que ce soit par la mort
Ou par la gaieté du cœur
Ou pour aller voir au port
Quelques marins sans cœur
Ou pour mieux dans mon cas
Pour quelques filles de joie
Juste parce que c'est bon
D'être tout seul parfois
Eux ils crucifient l'autre
A qui ils ont juré Bon Dieu
Quand il s'acharne sur son corps
Comme s'acharnerait la mort
Mais il est déjà mort ça y est
Ca y est tu peux partir
A d'autres bras tendus
Aller vendre ton sourire
Les magnifiques meurent
Comme un sanglot perdu
Au fond des océans
Les corps des disparus

Oui les navires échoués
Se ramassent à la pelle
Et toi tu leur ressembles
Quand tu dis que tu m'aimes
Tu finiras bientôt
Déchirée par les flots
Qu'y noieront d'ouragans
Dans tes yeux les sanglots

Les navires échoués
Se ramassent à la pelle
Ils sont beaux ils sont tristes
Quand ils se jurent le ciel
Alors ne jure rien
Ne dis rien mon amour
Et laissons faire la nuit
Jusqu'au lever du jour

LES MEURTRIÈRES

Je suis venu pour te rejoindre
Toi tu n'as pas voulu me voir
Pour ce marin sur son navire
Il sera vieux le port ce soir
Tant pis nos amours échouées
Quelle ironie 11 septembre
L'amour est juste à accepter
Pas à comprendre
Les rues sont mortes
Et moi je meurs
De les voir mortes autant que moi
Et le vent porte sur les écumes
Des voiliers blancs au fond des gares
Le regard sur le téléphone
Non je n'aurai plus de nouvelles
Que l'incompréhension des yeux
Des religieux perdant le ciel
Les avenirs perdent futur
Et les présents jamais ne durent
Les amours conjuguent au passé
Quiconque a cru qu'ils s'aimeraient
Et nous ne nous aimons plus
Ou du moins nous l'avons perdu
L'indestructible que le temps prend plaisir à tuer parfois
Pourquoi tu veux pas m'parler
Tu as sans doute tes raisons
Ces choses dures à accepter
Quand on a perdu la passion
Alors va pour l'indifférence
Va pour ces choses qui n'ont de sens
Que le silence qu'on leur fait dire
Et les Rimmel dans les sourires
La nuit s'agite
On est pas quitte
L'horreur des injures je te jure
On aurait du passer tout ça
Recoudre un peu nos déchirures
Mais la mémoire non n'est pas neuve
Et ma violence n'est pas nouvelle
Ces écorchures au fond de moi
Au goût d'enterrement parfois

New York a mis son manteau blanc
Et moi j'ai rangé mes couteaux
Un jour tu sais tu reviendras
Pour un café ou quoique ce soit
Arrête de délirer enfin
Tu sais qu'elle ne reviendra pas
Que la forêt a pris le feu
Puis que l'amour a dit adieu
11 septembre au gré des cendres
Le monde en pleurs pour le Center
Et moi qui pleure pour mon amour
Je sauterais bien du haut d'une tour
Bien sur la mienne est fille unique
Mais elle aurait le goût du ciel
Elle aurait le goût des tragiques
Des meurtrières, des meurtrières

Aux processions du Nouveau Monde
Moi j'emmerde la pluie qui tombe
Je les regarde faire leur deuil
Et moi non ça ne m'émeut pas
Mon cœur est pris par d'autres crimes
Il est pris par l'amour de toi
Et si deux tours manquent à New York
Mon amour toi tu manques à moi
Si les amours ne peuvent faire
Je crois jamais machine arrière
Je m'en vais comme je suis venu
Dans un train pour un or perdu
Y a pas de news dans l'téléphone
Qu'leur commémoration lugubre
Puisque ma route est funéraire
Puisque sans toi est ma lumière

Aux génocides qu'on nous vend
A nos consciences les tremblements
Tu sais tout ça ne m'émeut guère
Et puis le destin de la Terre
Elle peut mourir moi je m'en fous
Puisqu'elle me fait vivre sans toi
Puisque tous les levers du jours
Sans toi ne se relèvent pas
Les meurtrières, les meurtrières

Le soleil s'incline en silence
Il me dit que tu manqueras
Je sais qu'à l'autre bout du monde
Il doit s'incliner devant toi
Le soleil s'incline en silence
Il me dit que tu manqueras
Je sais qu'à l'autre bout du monde
Oui qu'il s'incline devant toi
Allez je saute j'en peux plus
Et que les goélands m'emmènent
Où les poètes sont les dieux
Où les adieux sont les je t'aime
Voir un peu les villes d'en haut
Comment ça brille un peu la Terre
Me dire que toi là où tu es
Tu es une de ces lumières

Aux processions du Nouveau Monde
Et de leurs yeux la pluie qui tombe
Je les regarde faire le deuil
Non moi ça ne m'émeut pas
Mon cœur est pris par d'autres crimes
Il est pris par l'amour de toi
Et si deux tours manquent à New York
Mon amour toi tu manques à moi
11 septembre au gré des cendres
Le monde en pleurs pour le Center
Et moi qui pleure pour mon amour
Je sauterais bien du haut d'une tour
Bien sur la mienne est fille unique
Bien sur qu'elle a le goût du ciel
Bien sur qu'elle a le goût des tragiques
Des meurtrières, des meurtrières

Je suis venu pour te rejoindre
Toi tu n'as pas voulu me voir
Pour ce marin sur son navire
Il sera vieux le port ce soir
Tant pis nos amours échouées
Quelle ironie 11 septembre
L'amour est juste à accepter

BOUTEILLE À LA MER

Sur toi mes yeux ont jeté l'ancre
Et les flots bleus dans mes yeux rentrent
Sur des feuilles blanches mon cœur qui saigne
Nos deux prénoms sur les rochers
La bouteille à la mer
Pour te dire que je t'aime
Et que toujours je t'aimerai

Au vent des lignes je pense à toi
A ces plaisirs au fond de moi
A ces dieux qui ne comprennent rien
Car mon cœur était fait pour tes mains
Aux portes de mes enfers
Le long des cimetières marins
Je resterai au port

Je prendrai plus jamais le large
Je resterai toujours à quai
Et pour toujours je t'attendrai
Guettant chaque jour qui se lève
Pour voir un jour à l'aube
Pointer sur le rivage
Tes yeux qui reviendraient vers moi

J'ai le couteau au bord des veines
Comme pour te dire que je t'aime
Sur des feuilles blanches mon cœur qui saigne
Des perles d'amour tombées du ciel
La bouteille à la mer
Pour te dire que je t'aime
Et que toujours je t'aimerai

Tu crois qu'il neige sur l'océan
De nos amours perdues
Les cotons volent au grès des vents
C'est vrai qu'on s'est perdus
C'est beau un océan qui pleure
Les corps, mon cœur des disparus
Perdus dans les marées du temps
Perdus

Sur toi mes yeux ont jetés l'ancre
Emmène moi sur des flots bleus
Et que jamais ne rentre au port
Le doux navire de nos amours
Le doux navire de nos amours perdues

AMI DE LIÈGE

Toi mon ami de Liège
Toi fauché par la vie
Par la bêtise humaine
Qui s'étend par ici
Toi mon ami de Liège
Toi petit frère des nuits
Qui chantait mes poèmes
Comme on chante la vie
Toi mon ami parti
Bien trop tôt pour en bas
Ou plutôt pour là-haut
Toi le martyr liégeois
Toi mon ami qui sait
Oui le prix des violences
Le prix des ignorances
Toi mon ami en bas
Passe leur bien le bonjour
A ceux qu'on a perdus
Ceux qui tout comme toi
Sont partis avant l'heure
Et dis toi que bientôt
Nous serons près de toi
Comme un Ave maria
Qui chante alléluia
Pour boire une liégeoise
Ou pour chanter Verdun
Puis pour chanter ce plat pays qui est le tien
Ce pays qui te pleure
Et moi dans ce studio
Oui moi l'humble conteur
Qui chante tes bateaux
Toi mon ami de Liège
De Paris ou Roubaix
Des palais ou des tours
Oui de Saint Petersbourg
J'ai le poing vers le ciel
Comme un combat sans fin
J'ai le poing qui se serre
Pour te prendre la main
Pour te dire que mon cœur
Pour toujours en mémoire
Gardera ta lueur
En éternel espoir
Gardera ta lueur
En éternel espoir

Toi mon ami à Dieu
Puis surtout à la Terre
Nous remettons nos yeux
Pleurant dans ce cimetière
Que les fleurs de décembre
Emportent ton parfum
Qu'elles chantent ton prénom
Aux éternels embruns
Et que s'envole au ciel
Le chant des hirondelles
Qu'elles emportent ton âme
Plus loin que l'éternel
Que s'envole l'éternel
Le chant des hirondelles
Qu'elles emportent ton âme
Bien plus loin que le ciel

LE BAL DES LYCÉES

Il paraît qu'on a la vie devant nous
Que la jeunesse c'est la vertu
Et l'amour à s'en rendre fou
On n'en a qu'un et je l'ai perdu
Au fond du sablier du temps
T'es pas venue ou j'ai trop bu
Oui mon cœur s'est trop battu
Ramène moi
Qu'il est loin le temps des amours
Le temps des cœurs qui se serrent
Ouais des filles que l'on serre
Fort contre soi
Au croissant au lever du jour
Quand on s'aimait à la marelle
Les camarades pour toujours
Quand et quand tu reviendras

On se quittera tous un beau jour
On reviendra sur nos discours
On croira qu'on a tout compris
On aura rien compris du tout
On sera riches rois de province
On sera pauvres et sans le sou
Puisqu'avec les copains d'avant
On serra tous morts ou beaux
On se dira jamais vieillir
Puis on finira tous vieux cons
A regretter c'qu'on a perdu
Celle qu'on aimait qui est pas venue
Quand on avait les dieux au corps
Quand on savait tromper la mort
Quand on lui mettait le doigt bien haut
Bien profond

Au temps des bals des lycées
Au temps des rêves, des amitiés
Au temps où on s'aimait qu'importe
Au temps des lettres sous la porte
Au temps des filles dans les bagnoles
Au temps des murs et des alcools
Au temps des rasoirs aux poignets
Au temps des jeux de nos amours
Au temps où c'est beau et c'est tout
Au temps du feu brûlant toujours
Au temps où chaque fille est un port
Au temps des dieux, des diables au corps
Au temps où l'on a peur de rien
Au temps où rien n'est impossible
Au temps où l'on aime ses copains
A coup de lance-pierres sur les chemins

Les avions qui passent au dessus de nous
Les visages qu'on a croisés qu'on a perdus
Les gens qu'on a aimés puis qu'on n'aime plus
Les yeux qui sèchent au temps qui passe
Les amis qu'on a laissés derrière
La vie qui perd de ses mystères
Les évidences qui vous lacèrent et puis qui tuent
Et la beauté des filles quand elles sont nues
Les liens du sang qui nous tiennent le cœur
Les croix qu'on porte et la chaleur
De vous mes frères tenant l'espoir
A bout de bras mes jours de gloire
Les parfums qu'on reconnaît plus
Les filles qu'on n'a jamais revues
Les jours de fêtes et les bals des lycées
Celles à qui on n'a jamais parlé
Ouais tout ce que la vie a emporté
Le muscle qui arrête pas de saigner
Les choses qu'on ne peut pas refaire
Tout ce qu'on aura laissé derrière
Les poussières et puis les rubis
Et les amis au fond des nuits
Dans les gorges des filles oui tout s'oublie
L'hémorragie de nos mélancolies
Un jour bientôt face à la mort
Me reviendront à la mémoire
Toutes ces choses que j'ai oubliées
Ouais puis toi que j'ai aimé
Tu sais toujours face à la mort
Nous reviennent à la mémoire
Celles avec qui on a dansé
Les jours de fêtes et des bals des lycées
Celles avec qui on a dansé
Les jours de fête
Les jours de fête
Les jours de fête

CHÂTILLON-SUR-SEINE

Je sais ça fait longtemps que je n'ai pas vu tes rives
La rumeur du ruisseau et puis le chant des grives
A Châtillon-sur-Seine quand on partait Nelly
Comme deux oiseaux chassés qui retrouvent leur nid
Nous marchions tous les deux à pas de loup dans la neige
Tu m'apprenais les mots et le nom des oiseaux
La province était belle nous promenions souffrance
Me voilà revenu sur les terres de l'enfance
Me revient en mémoire aux sanglots de l'hiver
Toi la fille des bateaux, la fille de militaire
De cette époque morte où les gens savaient lire
Oui toi la littéraire qui m'apprit à écrire
Toi qui m'accueillis oui bras ouverts à la table
Toi qui bordas mon lit à me conter des fables
Toi qui je me souviens connaissais la nature
Des fruits des terres toi qui faisais des confitures

Moi j'aurais tant à te dire
Que t'as sauvé ma peau
Toi l'apôtre du cœur
Toi la fille de Rimbaud
Moi j'aurais tant à te dire
Que t'as sauvé ma peau
Oui du cœur toi l'apôtre
De Flaubert et d'Hugo

Je sais ça fait longtemps que je n'ai vu tes rives
Toi qui jouais par cœur comme un sanglot qui dérive
A Châtillon-sur-Seine quand toi t'allais Bruno
Oui répéter tes peines oui le long du ruisseau
A faire chanter aux plaines le sanglot du basson
Toi qui apprenais le jazz aux fils de Châtillon
Qui mettais du Brooklyn au cœur du paysan
Toi qui n'avais de maître que le swing du temps
Toi qui a donné ta vie au profond des campagnes
A partager l'ami ton savoir à ces âmes
Qui n'ont pour triste maître que cet avoir pourri
Pour rendre con le prolétaire pour racketter son fric
Aux usines fermées, aux avarices reines
Aux bistrots désertés, aux horizons de plaines
Petite ville de campagne au ruisseau de la Seine
Où vivaient deux amis au ruisseau de ma vie

Moi j'aurais tant à vous dire
Et si Châtillon pleure
Sur le corps de mes amis
Oui des printemps sans fleurs
Moi j'aurai tant à vous dire
Et que Châtillon pleure
Sur ton corps mon ami
Oui le chant du malheur

Si le vent du basson ne sonne plus aux aurores
A Châtillon-sur-Seine ainsi Bruno est mort
Si le cerf brame encore, si le merle est chantant
C'est pour sonner mon ami ta mémoire au printemps
Elle est partie Nelly pour un autre voyage
Il s'est barré Bruno pour un dernier solo
Et puis nous dans l'enfer, nous les oiseaux sans ailes
Sous les pierres des cimetières des siècles qui sommeillent
Si nos rêves sont morts, si le cynisme est roi
Si les grands gagnants sont l'ignorance et la foi
Sache bien qu'ici oui si toujours l'argent gagne
La richesse du cœur oh non n'est pas l'épargne
La richesse c'est le chant sur les toits de ce monde
De ton basson maudit qu'on apporte à ta tombe
A Châtillon-sur-Seine c'est rêver d'un meilleur
C'est Nelly et Bruno qui font chanter mon cœur

Quand nous allions le long du ruisseau
Pour écouter le chant de ses sanglots
A Châtillon-sur-Seine pour y voir des bateaux
Ivre de solitude tu m'apprenais Rimbaud
Quand nous allions le long du ruisseau
Pour écouter Châtillon en sanglots
Qui me redit oh oui ces bateaux
Je repense à Nelly, je repense à Bruno
Quand nous allions le long du ruisseau
Pour écouter le chant de ses sanglots
A Châtillon-sur-Seine moi je vois des bateaux
Je repense à Nelly, je repense à Bruno

 

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